Alain Bandiéra et le comité de rédaction
Après la terreur des attentats islamistes, le danger d'une pandémie plonge les hommes du monde entier dans la peur. A la faveur d'une menace partagée, l'épidémie révèle l'universalité de l'humaine condition, le bourgeois de l'île de France frappé tout autant que le plus humble et le plus sauvage des arborigènes, sans le moindre indice de supériorité dont se targuent si souvent les hommes prétendument civilisés... Jamais la métaphore du fléau n'a été aussi bien appropriée à une situation comme à celle que nous vivons Dans les catacombes de l'Abbaye de La Chaise-Dieu, une fresque hallucinante surgit de l'obscurité pour nous rappeler que la danse macabre ne suspend jamais son infernale cadence. « je vois cette faucheuse... » pourrait encore s'écrier Victor Hugo,
Et voilà que la vie, voilà que la civilisation sont frappées de dérision par un organisme infiniment petit, invisible et embusqué, créature issue des mythes les plus diaboliques de la littérature fantastique ou des paraboles antiques. C'est pourquoi un philosophe a pu assimiler l'épidémie à la manifestation contemporaine du tragique.
L'épidémie en tout cas échappe à toutes nos résistances ; des humoristes ont bien tenté d'avancer quelques boutades, mais le cœur n'y était pas, [...]