Jean DEGOUTE
par l'Atelier Théâtral Riomois

Jean DEGOUTE nous a quittés. Le syndicaliste, le militant laïque et aussi le musicien attitré de l’ATR était un homme de conviction qui savait défendre les idées qu'il portait et au besoin descendre dans la rue quand il le fallait. Il était aussi un conseiller patient et chaleureux et il avait été depuis Guéret qui l'avait vu naître en I944 jusqu'aux lycées de Clermont-Ferrand, un professeur efficace et écouté.
Jean est décédé le 14 septembre. On pleure le copain, l'ami fidèle qui ne refusait pas le coup de main pour transporter et installer les décors, mais qui savait aussi partager le plaisir d'être ensemble dans les réunions de l'équipe auxquelles souvent Colette son épouse participait avec un dessert de sa fabrication.
Son tabouret est toujours sur la scène, à sa place, côté jardin, jamais dans la lumière. Il y restera sans sa musique et l'ATR jouera en sa mémoire.
Jean avait une prédilection pour les chansons de Jean Ferrat … « Ma France », « 400 enfants noirs »... Aujourd'hui c'est Prévert que nous lui offrons, sans accompagnement :
« Homme Tu as regardé la plus triste la plus morne de toutes les fleurs de la terre Et comme aux autres fleurs tu lui as donné un nom Tu l'as appelé Pensée Pensée C'était comme on dit bien observé Bien pensé (…) Aux marguerites tu as donné un nom de femme Ou bien aux femmes tu as donné un nom de fleur C'est pareil Enfin tu as donné les noms simples à toutes les fleurs simples Et la plus grande la plus belle Celle qui pousse toute droite sur le fumier de la misère Celle qui se dresse à côté des vieux ressorts rouillés A côté des vieux chiens mouillés A côté des vieux matelas éventrés A côté des baraques de planches où vivent les sous-alimentés Cette fleur tellement vivante Toute jaune et toute brillante Celle que les savants appellent Hélianthe Toi tu l'as appelée... Soleil » Jacques Prévert : Fleurs et couronnes (extraits)