Auvergne laïque n° 479 - Mars/Avril 2019 / IDéES

Ne pas toucher à la loi de 1905

Le Comité Départemental d’Action Laïque (CDAL 63) a accueilli dernièrement, à Cournon, Eddy Khaldi, président du Comité National d’Action Laïque (CNAL) et de la Fédération nationale des délégués départementaux de l’Education nationale (DDEN) pour une conférence intitulée  » La laïcité toujours d’actualité : la loi de 1905 à préserver ». Devant un auditoire fourni et attentif, il rappelle que « la laïcité est un principe politique, juridique et constitutionnel. Elle est définie par la loi du 9 décembre 1905 dite « de séparation des églises et de l’Etat ». La séparation est un moyen pour la République d’assurer la liberté de conscience qui est à la fois son fondement et son premier objectif, notamment par rapport à la liberté religieuse.  La liberté de conscience a été combattue par nombre de religions dont certaines la combattent encore et lui préfèrent la liberté religieuse, régime qui permet aux religions d’avoir leur place dans l’espace public. La séparation des églises et de l’Etat, remise en question par le récent projet gouvernemental, est clairement définie par le deuxième article de la loi : « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. […] ».  Ses représentants institutionnels doivent donc, précise Eddy Khaldi, respecter la liberté de conscience de tous les citoyens, ce qui crée de fait une séparation institutionnelle.

 La défense d’une laïcité, également institutionnelle, ne doit pas être dissociée de la défense de la laïcité scolaire qui l’a précédée et en accompagne l’application. Le rappel de toutes les lois « anti laïques » permettant le financement des écoles privées (la dernière se dissimulant derrière la scolarisation obligatoire à 3 ans) nous montre la nécessité de poursuivre le combat pour préserver cette loi de 1905 : « la question est posée de savoir si la société est prête à reconnaître aux religions une fonction sociale et éducative, si elle admet que les confessions jouent un rôle dans la conscience collective ».  Dans les milieux intellectuels catholiques, on réfléchit à la façon dont on pourrait modifier institutionnellement la laïcité et la loi de 1905. Il apparaît bien aujourd’hui que le relais politique existe. « Ma crainte sur cette question de la laïcité, c’est que nos actuels gouvernants aillent au bout de ce projet destructeur pour la laïcité et pour la République ».

Les DDEN, le CNAL et le Collectif Laïque National agissent ensemble pour s’opposer à la révision de la loi de 1905.

« La laïcité, c’est à la fois la liberté, l’égalité et la fraternité. Restons vigilants et combatifs. »

Pour le CDAL 63 Catherine Haensler