📣𝗟𝗮 𝗟𝗶𝗴𝘂𝗲 𝗱𝗲 𝗹'𝗲𝗻𝘀𝗲𝗶𝗴𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝘂 𝗣𝘂𝘆-𝗱𝗲-𝗗𝗼̂𝗺𝗲 𝗥𝗘𝗖𝗥𝗨𝗧𝗘 📣
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La lecture des protocoles officiels imposés par le MEN pour la réouverture des établissements scolaires m’a conduit, en tant que DDEN à participer aux travaux du Conseil d’Ecole. C’est en tant que DDEN et lors du Conseil d’école extraordinaire qui a précédé la réouverture de l’école maternelle de mon village que j’ai eu à donner mon avis. Si j’ai été satisfait de l’avoir fait, le silence assourdissant qui a suivi mes propos me rend vigilant et craintif pour les futures missions de l’Ecole de la République.
Tout d’abord, la lecture du protocole de réouverture des établissements scolaires suite à la pandémie n’a pas manqué d’interpeller l’instit retraité et DDEN que je suis. D’abord par la longueur de la prose (Blanquer et ses services seraient avisés de se soigner aussi contre la diarrhée !) et par un alinéa que je vous mets en copie concernant les écoles.
« Le nettoyage et la désinfection des locaux et des équipements sont une composante essentielle de la lutte contre la propagation du virus. Il revient à chaque école, avec l’appui de la commune, de l’organiser selon les principes développés ci-après »
On ne peut pas mettre cette expression sur une imprécision ministérielle : Blanquer est coutumier de cette pratique qui consiste à planquer (blanquer ???) ses noirs desseins au détour de phrases anodines qu’il saurait ressortir le moment venu.
Ainsi désinfection et nettoyage incombent-ils à l’école. La collectivité, en l’occurrence la municipalité n’intervenant qu’en appui.
C’est une évolution majeure du statut de l’établissement scolaire. Jusqu’alors, du moins le pensais-je, c’est à la commune qu’incombait la charge de mettre à disposition des lieux d’accueil ad-hoc, les DDEN ayant par ailleurs mission de le vérifier. Le rôle de l’école était de signaler les éventuels manquements, à charge pour elle d’utiliser au mieux le cadre matériellement mis à disposition.
En lui donnant le rôle d’organisateur du nettoyage et de la désinfection, Blanquer fait évoluer sans rien dire la mission de l’école et surtout celle des directeurs. La charge matérielle leur est maintenant dévolue (sur quel budget, avec quels moyens ?).
On se retrouve alors dans une situation à la québécoise où le directeur de l’école choisi par la collectivité organise tout, de la pédagogie au transport scolaire en passant par la réfection de la toiture et la réparation de la chaudière. Il est surtout, comme les enseignants d’ailleurs, très bien payé pour ce faire.
Que pensez-vous de cette subreptice évolution ? Un militant syndical m’a fait remarquer avec bonhomie que « c’est pas comme ça que ça se passe et qu’il n’y a pas lieu de s’affoler ». Gilbert Lafaille, lui-même prof de lettres avant d’être chanteur, le fredonnait en son temps : Coule, coule robinet d’eau tiède, fais glou-glou dans le lavabo… et ajoutons pour l’occasion…Surtout mets du savon !
Grâce à un effort important de la municipalité (organisation, équipement, ATSEM…) 2 classes de 8 élèves chacune sont opérationnelles depuis quelques jours. Sur 62 élèves de l'école, 16 pourraient être accueillis au terme d'un protocole compliqué et coûteux et 13 le seront effectivement ! Moralité : le ridicule est moins nocif que le virus. La chose est heureuse et permet au ministre de dire que tout va bien
Ce Conseil d'école m'a surtout montré que la pierre angulaire de la réouverture, c'est la mise en groupes des PARENTS pour savoir qui a droit ou non d'envoyer son enfant à l’Ecole (cf txt en annexe). Le principe de l'école pour tous est largement passé à la trappe. On pourrait l’admettre si les critères de « sélection » des enfants entraient dans la mission éducative de l’Ecole. Mais pas l’once d’un aspect pédagogique dans tout cela. La mission dévolue à l'école se borne à être une GARDERIE où les enfants sont sélectionnés sur le seul critère de l'utilité sociale des parents. (Attention, le mot garderie ne concerne pas le travail fait par les enseignants en présentiel (!) mais la façon dont sont choisis les ayant-droit). Quid de l'Egalité républicaine ? Certes, les enseignants et le personnel municipal font le maximum mais leur aveu d'impuissance fait peine à voir face à ceux de leurs élèves dont ils n'ont plus entendu parler depuis de longues semaines.
Dans ce cas de figure, la définition des groupes de parents autorisés à mettre leurs enfants à l'école MONTRE QUE CETTE DERNIERE EST EXCLUSIVEMENT AU SERVICE DU MONDE DU TRAVAIL ET DE L'ECONOMIE. Les besoins des enfants - et parmi eux les plus défavorisés - n'est bien évidemment pas un critère de choix puisque les circonstances imposent un choix.
C'est, dans le domaine régalien de l'Etat, une évolution majeure.
Le virus macronien en aura fait, des dégâts !
Roland Moulin
Groupe A – Les professionnels indispensables à la gestion de l’épidémie pour lesquels une solution d’accueil doit être proposée.
Groupe B – Les parents prioritaires dont les demandes de réintégration ou d’admission doivent être traitées prioritairement :