par Edouard Ferreira (extrait du rapport moral)
« Ce que je sais, c’est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu’ils ne savent pas »
Si l’on se réfère à cette maxime philosophique de Socrate à la recherche de la vérité, croire savoir c’est ignorer son ignorance. Si tel est le cas, plusieurs siècles après, l’homme n’a pas pris pleinement conscience de son ignorance. Affirmer détenir la vérité absolue est un signe d’arrogance aux egos prétentieux, vent contraire au manque flagrant d’humilité. Tout savoir est une illusion, comme un dogme s’affirme incontestable, accroché à une certitude préalable. Le dogme n’est pas une citadelle imprenable mais il résiste éperdument dans le repli défensif d’une conviction futile. La vérité fondamentale n’est acquise par personne. La remise en cause de nos idées par une ouverture d’esprit est une attitude responsable.
« La bouse de vache est plus utile que les dogmes, on peut en faire de l’engrais.» (Mao)
L’épidémie de la Covid-19 rappelle à l’homme sa vulnérabilité et le remet à la petite place qu’il occupe sur cette immense terre, car la suprématie de l’espèce humaine sur Terre est un leurre. Reconnaissons que la pandémie nous administre une magistrale leçon d’humilité. Elle ne peut relever que de l’ordre de la nature ou du comportement des hommes eux-mêmes résolus obstinément à l’asservir au lieu de la respecter et de vivre avec. On connaît aujourd’hui les conséquences affolantes du déséquilibre climatique. C’est déjà trop tard, mais cette défaillance d’humilité ne peut s’effacer que si nous prenons conscience de nos privilèges de simples locataires sur cette planète. Le sort de l’humanité ne sera que celui qu’elle méritera par ses actes ou ses négligences. Existe-t-il un bien plus précieux que la santé pour l’humanité au lieu de se passionner pour le luxe, la richesse et la gloire ?