La charité vue par des écrivains
Michel Collonge
Il y a une espèce de honte d’être heureux à la vue des certaines misères . (La Bruyère)
Plaind’ les Pauvres c’est comm’ vendr’ ses charmes, c’est un vrai commerce, un méquier !
Et dzimm et boum ! La Bienfaisance
Bat l’tambour su’ les ventres creux !
L’hiver les murs sont pleins d’affiches
Pour fêt’s et bals de charité….. (Jehan Rictus)
…je m’inquiète d’une société qui consomme si avidement l’affiche de la charité qu’elle en oublie de s’interroger sur ses conséquences, ses emplois et ses limites. J’en viens alors à me demander si la belle et touchante iconographie de l’abbé Pierre n’est pas l’alibi dont une bonne partie de la nation s’autorise, une fois de plus, pour substituer impunément les signes de la charité à la réalité de la justice. (R. Barthes)
Je ne veux rien savoir d’une charité chrétienne qui serait une capitulation constante devant les princes et les riches et les puissances d’argent. (C. Péguy)
En donnant trop d’importance aux belles actions, on rend finalement un hommage indirect et puissant au mal. Car on laisse supposer alors que ces belles actions n’ont tant de prix que parce qu’elles sont rares et que la méchanceté et l’indifférence sont des moteurs bien plus fréquents dans les actions des hommes. (A. Camus)
La charité, c’est l’aumône, l’inégalité consacrée par la bonté ! (E. Zola)
Il arrive que la bonté est indiscrète et humilie. (Alain)
Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée. (V. Hugo)