Pour son université d’automne, le Cercle Mendès-France s’est intéressé à l’immigration dans les Combrailles
par Alain Bandiéra
Toujours attentif à l’histoire des citoyens – en particulier à son histoire locale – aux problèmes sociaux de notre temps et de nos territoires, le cercle Pierre Mendès France de Clermont-Ferrand a « installé » sa dernière réunion à Saint-Eloy-les-Mines. Une grande partie des adhérents, quelques invités et quelques amis du Cercle que la situation sanitaire n’a pas découragés, se sont retrouvés à la médiathèque accueillis par le maire de Saint-Eloy, Anthony Palermo. Jean-Marc Sautereau, maire de Montaigut, et Claire Lempereur, première adjointe, ont honoré la réunion de leur présence. Sous la présidence de Patrick Pochet et animée par Alain Bandiéra, cette traditionnelle université d’automne s’est intéressée à l’immigration dans les Combrailles.
En ouverture de la journée, Patrick Pochet et le maire de Saint-Eloy, accueillant et remerciant les participants et les intervenants, ont souligné l’importance et l’actualité du thème. Les Combrailles portent en effet le souvenir – en particulier dans les noms propres – et la mémoire des grands courants d’immigration que l’industrie minière, en particulier, a suscités, courants identiques à ceux qui ont traversé le pays tout entier.
Katherine Deschère, présidente de la section Combrailles de la Ligue des Droits de l’Homme, a présenté un tableau infiniment détaillé et richement documenté de l’immigration polonaise, évoquant en particulier la vitalité du club sportif de Montjoie, le KSP, qui a fourni en la personne de Mitoraj, un joueur de football international. Anthony Palermo s’est livré à une analyse sociale et politique de l’immigration contemporaine ; il s’est penché sur le devenir des descendants des populations immigrées, et s’est interrogé sur les éventuelles solutions des problèmes que pose incontestablement le phénomène dont on oublie parfois qu’il est très ancien, et continu dans l’histoire de l’Europe.
Grâce à la contribution de Clotilde Pompili, présidente du CADA de Saint-Eloy-les-Mines, il a été évoqué l’accueil des nouveaux immigrants à Saint-Eloy-les-Mines. Cette immigration « politique » est efficacement gérée par le CADA qui a permis à un grand nombre d’immigrants d’obtenir le statut légal de réfugiés ; aspirant à l’intégration, quelques-uns d’entre eux ont choisi de vivre à Saint-Eloy, ajoutant leurs particularités à la variété ethnique issue de l’ancienne immigration « économique ».
Alain Bandiéra – enfant d’immigrés italiens – et Tonio Escamez, issu de la vague espagnole, ont apporté leurs témoignages personnels.
Les acteurs de cette journée n’ont jamais sombré dans les polémiques, ni dans des constats dramatisés ; ils ont aussi évoqué les richesses que l’immigration importe – richesses de toute nature. Et c’est pourquoi la chanson a servi d’heureuse conclusion à cette journée, commencée avec « l’Italien » de Serge Reggiani. Antonio Escamez, chanteur local, a rendu hommage, en deux textes, à ses racines espagnoles ainsi qu’à son enfance à Saint-Eloy, au cœur d’une famille de mineurs : exemple flamboyant du métissage des cultures et des identités.
(un prochain dossier sera consacré aux actes de cette université d’automne).