Conclusion : aujourd’hui… (et demain ?)
Elles seront nombreuses, ces femmes diplômées, à devoir se battre pour être reconnues, et acceptées dans le monde des hommes. C’est ainsi que Madeleine Pelletier (1874-1939), première femme diplômée en psychiatrie, se coupe les cheveux et s’habille en homme pour se « fondre dans un service ».
Reconnaissance
Toutefois l’une d’entre elles fait l’unanimité Marie Curie (1867-1934), physicienne, chimiste, naturalisée française par son mariage. Elle est la première femme à avoir reçu le prix Nobel en 1903 avec son mari et Becquerel, puis la seule femme à ce jour a en avoir 2, l’autre reçu en 1911. Après une brillante carrière universitaire, à partir de 1906 après la mort de son mari, elle est la première femme directrice d’un laboratoire où l’on recrute selon la compétence et non le sexe, la première femme professeur à la Sorbonne où son discours inaugural inquiète les journaux « la femme peut-elle dominer l’homme par sons savoir ? ». Pendant la première guerre mondiale, après avoir passé son permis de conduire, elle parcourt le front avec « ses 18 petites curies » unités radiographiques ! Elle a cet autre privilège de faire partie des rares conductrices.
Consécrations
Simone Veil, qui entre au Panthéon le 1er juillet 2018, rejoint sous la coupole du Panthéon les 4 grandes femmes qui l’ont précédée : Sophie Berthelot entrée en 1907, Marie Curie en 1995, Germaine Tillon et Geneviève Antonioz De Gaulle en 2015. Pour vaincre les réticences de sa famille, le président de la République décrète en 2018 : « Madame Veil reposera avec son époux pour témoigner de l’immense remerciement du peuple français ! »
Quel coup de patte à l’histoire, car la première femme qui fut inhumée dans ce grand temple de la patrie reconnaissante à ses grands hommes avaient été Madame Berthelot, non pour ses talents mais pour accompagner son époux !
D’autres combats
De nos jours, l’éducation des femmes n’est évidemment plus contestée ; la parité garantit leur égalité avec les hommes dans la vie politique. Toutefois, elles ont d’autres combats à mener pour leur dignité, et par solidarité avec les femmes du monde pliant encore sous le joug des hommes et des idéologies religieuses.
Ces combats sont menés par d’autres femmes, avec lucidité et conviction : elles sont toujours, à leur manière, les nouvelles pionnières.