Auvergne laïque n° 487 - mars 2021 / DOSSIER

Audrey Hepburn, une étoile entre toutes brillante

A partir des années 50 et tout au long des années 60, elle illumina les écrans du monde entier. Elle enchante les spectateurs dans le rôle d’une jeune souveraine qui s’offre, incognito, quelques jours de « vacances romaines » chevauchant la vespa conduite par Grégory Peck. Elle éblouit le public dans la métamorphose d’une petite fleuriste en « Fair lady » et l’émerveille encore en croqueuse de diamants aussi fantasque que flamboyante dans « diamants sur canapé ». Elle campe une Natacha bouleversante dans l’adaptation cinématographique de « Guerre et paix ». Bien d’autres rôles au cinéma lui valent récompenses et popularité.
Audrey Hepburn demeure inoubliable.
Il peut sembler frivole de consacrer, dans ce dossier, un article à une actrice de cinéma. Cependant, le sociologue Edgar Morin, dans un livre intitulé « les stars », souligne l’importance de ces personnages dans la civilisation contemporaine, personnages qu’il assimile aux demi-dieux de la mythologie antique. Non seulement ils contribuent à nos loisirs mais ils sont également l’image, la représentation de tout notre univers intérieur. Ils exercent sur nous une fascination formidable, incarnant nos rêves, nos désirs les plus secrets, mais aussi nos craintes les plus intimes. C’est à ces êtres de légendes que le cinéma doit sa popularité et son succès prodigieux.
Audrey Hepburn est de ces êtres de légende.

Pourtant, elle renonce à la gloire cinématographique en 1967 pour se consacrer à l’aide humanitaire à l’enfance. En 1988, elle devient ambassadrice spéciale de l’Unicef pour l’Afrique et l’Amérique latine, effectuant une cinquantaine de voyages, jusqu’en 1992. Des reportages la montrent, sans apprêt, dépourvue de tout apparat. Elle se penche avec émotion sur des enfants souffrant de la faim, de la soif, de la maladie. Audrey Hepburn a fini d’être une star ; ses yeux immenses dévorent encore son visage qui porte les marques de ses luttes, puis, peu à peu, les signes les signes du mal qui l’emportera en janvier 1993.
Elle avait multiplié les actions en faveur de l’enfance meurtrie et elle avait mis toute sa conviction dans le discours de clôture de la convention internationale des droits de l’enfant qu’elle avait prononcé en 1989 au siège de l’ONU.
« Nous sommes réunis pour célébrer […] la seconde carrière de notre amie Audrey Hepburn, encore plus brillante, d’ambassadrice de l’Unicef » ; ainsi s’exprimait Roger Moore, le 7 mai 2002, à l’occasion de l’inauguration d’une statue à la mémoire de l’actrice, dénommée « l’esprit d’Audrey », au siège de l’ONU. 

Ainsi Audrey Hepburn, semblable aux demi-Dieux, aura gagné l’immortalité.