Auvergne laïque n° 487 - mars 2021 / DOSSIER

Louise Michel, la pasionaria de la Commune

« Sans l’autorité d’un seul, il y aurait la lumière, il y aurait la vérité, il y aurait la justice. L’autorité d’un seul, c’est un crime. »
Ainsi s’exprime Louise Michel, communarde intrépide, qui s’était portée volontaire pour aller, seule, assassiner l’odieux ministre Thiers.
Mais au fond, c’est toujours le même scénario qui caractérise le destin des femmes combattantes, et qui orchestre leur action.

  • L’attachement à l’éducation : Louise Michel est d’abord institutrice; Jean Jaurès n’aurait pas désavoué ses conceptions de l’enseignement : « « La tâche des instituteurs, ces obscurs soldats de la civilisation, est de donner au peuple les moyens intellectuels de se révolter. »
  • La libération des femmes : elle est Secrétaire de la Société démocratique de moralisation, dont le but est d’aider les femmes à vivre par le travail. En 1870, elle est élue présidente du Comité de vigilance des citoyennes du XVIIIe arrondissement de Paris.
  • La justice sociale et la défense des humbles contre l’oppression politique qui accable le peuple : elle prend une part très active dans la frange la plus révolutionnaire de La commune. Intervenant dans les meetings, elle s’élève contre la peine de mort, défend les ouvriers et les chômeurs.
  • Les représailles : elle sera condamnée à la déportation à vie, en Nouvelle Calédonie. Elle en revient convertie à l’anarchie en 1980 et reprend ses activités militantes. Emprisonnée pendant 3 ans en 1985, elle sera libérée sous l’influence de Clémenceau.
  • La reconnaissance du peuple : au retour de sa déportation, elle est accueillie triomphalement par le peuple de Paris. Le 22 janvier 1905, ses obsèques drainent près de 120 000 personnes dans la capitale. 

L’espérance d’une société nouvelle pour laquelle elle combat, c’est encore dans l’école qu’elle la fonde : « Tant que les études n’auront pas une méthode encyclopédique de manière à élargir l’horizon au lieu de le restreindre, il se joindra à tous les obstacles de la pauvreté qui entravèrent le vieux maître d’école, les obstacles du préjugé qui fait craindre ce qui ne fait pas partie du coin exploré. » C’est toujours le même plaidoyer pour une école véritablement émancipatrice. Notre école technocratique peut-elle aujourd’hui tenir ce projet ?